Part III - Parapente en Himalaya : Mode d'emploi ? 🌄
Et si on découvrait la destination du prochain acte, en juin 2024...?
🇬🇧English below
Voici le dernier article sur le parapente en Himalaya, pour lire les anciens articles rendez-vous ici :
🎬 Acte 6 : La traversée intégrale de l’Himalaya
Comment émerge un rêve ? Les rêves ont-ils des limites dans l’absurde ? Comment est-il possible de croire autant en quelque chose qui n’a jamais été réalisé ?
Autant de questions que je ne me suis pas posées à l’époque ! Fort de mes deux expériences indiennes et pakistanaises, l’envie, et non pas le rêve, ont poussé tout mon corps à envisager et préparer cette folle traversée en vol bivouac, de la frontière ouzbèke à la frontière birmane en passant par le Tadjikistan, le Pakistan, l’Inde, le Népal, le Sikkim et l’Arunachal Pradesh. Messieurs dames, prenez vos cartes géographiques 😂
Le tremblement de terre dramatique de 2015 m’a fait reporter le projet d’une année. Il nous était impératif, avec ma petite famille, d’agir et d’aider là -bas ! En tout honnêteté, je n’appréhendais plus du tout la partie parapente, bivouac et randonnée avec un sac de 45 kg. J’étais vraiment calé.
Non ! J’appréhendais le jeu avec les frontières, les autorités, les contrôles, les cons ! En 4000 km, j’avais quand même une chance d’en rencontrer !
💢 Et il y avait le corridor de Warhan en Afghanistan. 30 km que j’avais franchement l’intention de brûler car je n’avais pas réussi à obtenir le visa.
💢 Il y avait le Bhoutan avec lequel je n’arrivais pas à trouver de solution pour obtenir un visa et m’échapper du groupe de touristes en vol.
💢 Et enfin, j’appréhendais les relations, les conflits entre les pays en tension tels que Tadjikistan/Afghanistan/Kirghizstan, Pakistan/Inde, Inde/Chine, Nagaland/Birmanie.
Je dois l’avouer, côté arrestations, contrôles, frontières compliquées, je n’ai pas été déçu du voyage ! 🚔
Côté vol, c’est amusant comme il est possible de tomber dans une sorte de routine. Je trouve un décollage (idéalement je m’y pose la veille en fin de journée), j’attends les bonnes conditions en jouant du violon, je jette un œil à mes cartes et replanifie le vol idéal du jour en fonction des conditions observées puis m’envole pour en prendre plein les mirettes jusqu’à l’atterrissage. Et on recommence le lendemain et ainsi de suite.
Certes, les paysages et les conditions de vol changent sensiblement au cours des jours et des traversées de massifs, mais on s’habitue et surtout, l’expérience et le temps font que l’on s’adapte sans s’en rendre compte.
Et alors, comment garder la motivation pendant 4 mois ? Eh bien, je crois que le rêve doit être grand, énorme, insensé ! Alors l’envie tiendra bon !
🎬 Acte 7 : Mais l’histoire ne s’arrête pas là !
Et après une telle aventure, qu’y a-t-il ? De nouveaux projets ? Un grand vide ? Une déprime ? Non, c’est bien pire !
On voit l’essentiel, on voit la vérité : On voit ses enfants et leur maman distants. On voit l’homme passionné que l’on est et qui a trop négligé ceux et celles qu’il adore ! On refuse de se rendre à l’évidence qu’on ne s’arrêtera jamais ! On réalise qu’on est ensorcelé par le vol libre et les possibilités qu’offre ce bout de chiffon !
Jean-Yves Fredriksen revient sur sa traversée, en 4 mois, de la chaîne de l’Himalaya en parapente d’Ouest en Est. De sa chute de 30m au Népal, en passant par ses déboires avec l’armée du Tadjikistan puis à son renoncement à traverser l’Afghanistan des Talibans…
Invité(s) : Jean-Yves Fredriksen, guide de haute montagne, parapentiste et auteur de « Vol au-dessus de l’Himalaya » (Editions Guérin Paulsen)
La suite s’est écrite sous l’influence de Nicolas Alliot qui a réalisé le film de la traversée. Je crois que travailler mes images pendant plus d’une année l’a clairement plongé à ma place.
Parapentiste de Coupe du Monde, il a naturellement désiré vivre l’aventure vol bivouac en Himalaya mais surtout, il m’a convaincu de retourner sur les traces de ces quatre enfants de la jungle népalaise avec nos parapentes.
En septembre 2019, nous nous envolions vers le Népal et une mousson qui ne s’arrêtera jamais ! Des conditions horribles qui ne nous ont vraiment pas facilité la tâche mais l’envie de se rendre utile, de voler même entre les averses et les nuages, d’écrire une belle histoire ont entretenu notre flamme, notre soif d’aventure !
Alors quel est le bon prétexte ? Rechercher des enfants pour voler Ou Voler pour retrouver les enfants ?
Les 2 semaines qui viennent de passer me donnent la réponse. Il était impératif que j’apporte l’argent de vos dons aux enfants et/ou que je leur apporte une aide avant qu’il ne soit trop grand. J’ai évidemment emporté un parapente, même que cette fois j’ai pris une Klimber en D pour jouer plus sévèrement les transitions. Je n’ai volé que 2 fois : En me rendant sur place, la route monte à 3000m sur une chaume herbeuse idéale puis redescend à 800m pour recroiser ensuite deux profondes vallées séparées par une nouvelle crête. J’ai sauté de la jeep au moment idéal et réalisé un vol mythique de 40 minutes sans quasiment enrouler.
Certes, j’ai dû me jeter sous un fort vent d’ouest mais je me suis évité huit heures de jeep.
Au bout d’une semaine de travail sur place, j’ai eu besoin de penser à moi. Je me suis échappé sous la base du nuage à 3000 mètres et exploré les alentours pendant une heure.
Bref, en résumé, à quoi bon emporter un parapente pour à peine 2h de vol ? Mais comme c’était bon ! Ce bout de tissu me permet d’aller aider ces enfants et ajoute du fun à cette action. Les deux m’éclatent. Je ne crois pas que j’aurais la même foi dans cette mission si elle n’était pas liée à l’aventure, la montagne, ma passion pour le vol. Lorsque je regarde cette maison perdue dans la jungle et que je pense à Mikal et Prakash perdus tout là -bas, un irrésistible sourire m’envahit : par quel hasard de la vie j’ai atterri là avec mon parapente en 2016 ? La facette tellement aléatoire du parapente bivouac crée des surprises qui peuvent vous changer la vie … Et à contrario, je crois que maintenant, je m’ennuierais à mourir si je devais voler sans un but caché !
"Vol au-dessus de l’Himalaya" aux éditions Guérin est mon récit complet de ce rêve fou devenu réalité.
🔗 Le livre : https://www.fnac.com/a12119122/Jean-Yves-Fredriksen-Vol-au-dessus-de-l-Himalaya
🎬 Act 8 : K2, parapente & violon 2024
Êtes-vous prêts pour le prochain vol en Himalaya ?
Blutch s’apprête à accomplir une fois de plus un exploit : gravir l'un des plus hauts sommets du monde, le K2, et décoller en parapente, une prouesse jamais réalisée jusqu'à présent…
🇬🇧 English version : What if we were to discover the destination of the next act, in June 2024...?
Here is the latest article on paragliding in the Himalayas. To read the previous articles, go here:
🎬 Act 6: The Complete Crossing of the Himalayas
How does a dream emerge? Do dreams have limits in absurdity? How is it possible to believe so much in something that has never been done before?
These were questions I didn't ask myself at the time! Fueled by my two experiences in India and Pakistan, it was the desire, not the dream, that pushed my whole body to consider and prepare for this wild bivouac flight across the Uzbek border to the Burmese border via Tajikistan, Pakistan, India, Nepal, Sikkim, and Arunachal Pradesh. Ladies and gentlemen, get your maps ready 😂
The tragic earthquake of 2015 forced me to postpone the project for a year. It was imperative for me and my little family to act and help there! Honestly, I was no longer worried at all about the paragliding, bivouac, and hiking part with a 45 kg backpack. I was really confident.
No! I was worried about dealing with borders, authorities, controls, and idiots! In 4000 km, I had a fair chance of encountering them!
💢 Then there was the Warhan corridor in Afghanistan. 30 km that I frankly intended to breeze through because I hadn't managed to get the visa.
💢 There was Bhutan, where I couldn't find a solution to get a visa and escape the tourist group during the flight.
💢 And finally, I was worried about the relationships, conflicts between countries in tension such as Tajikistan/Afghanistan/Kyrgyzstan, Pakistan/India, India/China, Nagaland/Myanmar.
I must admit, in terms of arrests, controls, and complicated borders, I wasn't disappointed with the journey! 🚔
As for flying, it's funny how you can fall into a kind of routine. I find a takeoff spot (ideally, I land there the day before in the late afternoon), I wait for the right conditions while playing the violin, I look at my maps and replan the ideal flight of the day based on the observed conditions, then I take off to feast my eyes until landing. And we start again the next day, and so on.
Certainly, the landscapes and flight conditions change significantly over the days and the crossing of massifs, but you get used to it and, above all, experience and time make you adapt without even realizing it.
So, how do you keep motivation for 4 months? Well, I believe the dream must be grand, enormous, insane! Then the desire will hold firm!
🎬 Act 7: But the story doesn't end there!
And after such an adventure, what's next? New projects? A big void? Depression? No, it's much worse!
You see the essentials, you see the truth: you see your children and their distant mother. You see the passionate man you are who has neglected those he adores too much! You refuse to accept the fact that you will never stop! You realize that you are enchanted by free flight and the possibilities this piece of cloth offers!
The rest was written under the influence of Nicolas Alliot, who made the film of the crossing. I believe that working on my images for more than a year clearly immersed him in my place.
A World Cup paraglider, he naturally desired to experience the bivouac flight adventure in the Himalayas but above all, he convinced me to return to the tracks of these four children from the Nepalese jungle with our paragliders.
In September 2019, we flew to Nepal and a monsoon that will never stop! Horrible conditions that really didn't make our task easier but the desire to be useful, to fly even between showers and clouds, to write a beautiful story, fueled our flame, our thirst for adventure!
So what's the right pretext? Searching for children to fly Or Flying to find the children?
The past two weeks have given me the answer. It was imperative that I bring the money from your donations to the children and/or provide them with help before it was too late. Obviously, I brought a paraglider, even though this time I took a Klimber in D to play the transitions more severely. I only flew twice: On my way there, the road climbs to 3000m on a perfect grassy ridge then descends to 800m to then cross two deep valleys separated by a new ridge. I jumped out of the jeep at the perfect moment and had a legendary flight of 40 minutes with hardly any thermals.
Certainly, I had to deal with strong westerly winds but I saved myself eight hours of jeep ride.
After a week of work on the spot, I needed to think about myself. I escaped under the cloud base at 3000 meters and explored the surroundings for an hour.
In short, in summary, what's the point of bringing a paraglider for barely 2 hours of flight? But it felt so good! This piece of cloth allows me to help these children and adds fun to this action. Both excite me. I don't think I would have the same faith in this mission if it weren't linked to adventure, mountains, my passion for flying. When I look at this house lost in the jungle and think of Mikal and Prakash lost out there, an irresistible smile fills me: how did I end up there with my paraglider in 2016 by some twist of fate? The so random facet of bivouac paragliding creates surprises that can change your life… And conversely, I believe that now, I would be bored to death if I had to fly without a hidden purpose!
"Vol au-dessus de l’Himalaya" by Guérin Editions is my complete account of this crazy dream come true.
🔗 The book: https://www.fnac.com/a12119122/Jean-Yves-Fredriksen-Vol-au-dessus-de-l-Himalaya
🎬 Act 8 : K2, paragliding, June 2024
Are you ready for the next flight in the Himalayas?
Blutch is about to accomplish yet another feat: climb one of the highest peaks in the world, K2, and take off in a paraglider, a feat never before achieved…
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Profitez bien mec.