English Below 🇬🇧
“Prendre la décision de réaliser un rêve, ça se mûrit. Forcément, une longue histoire amène à construire le rêve.
🇵🇰 Tenter le K2, c’est se rendre au Pakistan. Il est également grimpable par son versant chinois, mais beaucoup d’expéditions se sont vu refuser leur permis ces dernières années. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le Pakistan est très bien organisé pour le tourisme et la sécurité du visiteur est la priorité. Bien que peu d’Occidentaux se rendent dans ce pays à la réputation houleuse, les infrastructures sont excellentes car les Pakistanais adorent voyager et visiter leurs belles montagnes. En ce qui me concerne, j’ai traversé deux fois le pays en parapente et j’y ai réalisé également deux expéditions d’alpinisme. J’adore ce pays et l’accueil que j’y reçois. Je n’y ai jamais vécu de galère, que des rencontres incroyables et certains des plus beaux paysages de montagne.
👉 Concrètement :
✈️ J’atterrirai à Islamabad lundi matin et rejoindrai Liv et Zeb, Benjamin et Seb. Le hasard fait que nous avons tous les quatre le même projet et profitons de la même agence pour la logistique. Puis nous nous rendrons le lendemain à Skardu soit en avion soit en bus par la Karakoram highway.
De là, deux options :
Soit on se rend à Askole en jeep puis on remonte en huit jours de trekking le glacier du Baltoro jusqu’au camp de base à 5000m.
Soit on se rend à Hushe, on franchit le Gondogoro La, un col à 5600m puis on redescend au camp de base en cinq jours.
Dans les deux cas, une lourde logistique avec des dizaines voire une centaine de porteurs nous accompagne. Nous allons rester sur place 50 jours avec une tente messe, une cuisine, des toilettes, une douche, un cuistot et son/ses aides, un officier de liaison, tout pour vivre confortablement sur un glacier.
⛺️ Lorsqu’on arrive à 5000m pour 50 jours, même si l’on trépigne d’impatience (après une année de préparation) d’aller chatouiller la montagne, il faut se reposer. Le pire serait d’attraper un petit virus qui ne se soignerait jamais, de mal débuter l’acclimatation, de perdre confiance pour x raisons. Alors il faudra se faire des copains (avec l’équipe pakistanaise et avec les grimpeurs), occuper la solitude, et jouer du violon. Et oui, jamais sans mon violon ! 🎻
Un 8000, c’est trois semaines d’acclimatation. Un gros 8000, c’est minimum quatre !
S’acclimater, c’est faire des excursions progressives à la journée ou pour la nuit en altitude avec à chaque fois, plusieurs jours de repos entre. On récupère très lentement voire pas du tout à 5000m. Idéalement pour le K2 qui culmine à 8611m, l’acclimatation peut être considérée comme consolidée lorsque j’aurai passé une nuit entre 7200m et 7500m. Rien ne sert d’aller plus haut avant l’ascension finale. Il faut se préserver.
Je prévois quatre phases : 6000, 6800, 6800 nuit, 7400 nuit. Je serai prêt à tenter le sommet à partir du 8 juillet.
De mon point de vue, cette phase doit être considérée comme le cœur de l’expérience et de l’expédition.
🪂 J’imagine explorer les environs du camp de base et du K2 avec mon parapente.
🧗 J’imagine me régaler à escalader de jolis sommets à 6000m et m’en échapper en vol.
🎻 Jouer du violon sur une belle pierre plate après avoir pris un cours de cuisine avec mon nouveau copain cuistot.
✍️ Écrire mon nouveau roman avant de piquer une tête dans un sublime lac glaciaire.
En effet, je sais par expérience que tenter un 8000, c’est renoncer trois fois sur quatre. Renoncer à cause de la météo, des conditions, de soi ou de je ne sais quel autre facteur extérieur. 🌨️
Alors il faut profiter de chaque minute, chaque journée de cette chance incroyable d’être là-bas.
Surtout que ma chérie me rejoindra au camp aux alentours du 20 août !
Le créneau pour tenter le sommet du K2 est de trois semaines, soit du 8 juillet au 30 août. Trois semaines où il faudra rester motivé et physiquement prêt, surtout patient. Autant dire que ça sera concrètement impossible pour moi ! (Je plaisante bien sûr.)
Le push sommital :
Si la montagne est en conditions (faible risque d’avalanche) et qu’un créneau météo se présente (vent au sommet inférieur à 30km/h) alors je tenterai la voie Cesen ou la variante Messner. La voie normale est surfréquentée et également exposée aux chutes de pierres. Je fuis les voies normales des Alpes depuis 35 ans, ce n’est pas pour m’y coller pendant mes projets personnels !
Deux facteurs sont primordiaux tout là-haut :
Il fait très très froid la nuit.
Le poids est la bête noire.
Je prévois donc d’escalader sans matériel de bivouac une première nuit jusqu’à 7500m puis de m’hydrater et de me reposer au soleil.
De repartir dès que l’ombre m’envahira et d’escalader une seconde nuit. Je ne prévois pas d’avancer à plus de 50-80m/h au-delà de 8000m soit quasi 8 à 10h pour les 600 derniers mètres.
Il faut juste être préparé mentalement à une deuxième nuit solitaire d’escalade sous les étoiles et à une arrivée au sommet au petit jour.
Le top quoi !
Un tel scénario laisse une journée complète pour redescendre le plus bas possible en cas d’impossibilité de décoller.
Un tel scénario me rapproche de la concrétisation d’un rêve.
Et si ça volait !!!”
🇬🇧 K2: How Does It Work?
“Making the decision to achieve a dream takes time. Inevitably, a long journey leads to building the dream.
🇵🇰 Attempting K2 means going to Pakistan. It can also be climbed from its Chinese side, but many expeditions have been denied permits in recent years. Contrary to what one might think, Pakistan is very well organized for tourism, and visitor safety is a priority. Although few Westerners visit this country with a tumultuous reputation, the infrastructure is excellent because Pakistanis love to travel and explore their beautiful mountains. As for me, I have crossed the country twice by paraglider and have also completed two mountaineering expeditions there. I love this country and the warm welcome I receive. I've never had any trouble there, only incredible encounters and some of the most beautiful mountain landscapes.
👉 The trip:
✈️ I will land in Islamabad on Monday morning and join Liv and Zeb, Benjamin, and Seb. By chance, all four of us have the same project and are using the same agency for logistics. Then we will head to Skardu the next day, either by plane or bus along the Karakoram Highway.
From there, two options:
🚙 Either we go to Askole by jeep and then trek for eight days up the Baltoro glacier to the base camp at 5000m.
🗻 Or we go to Hushe, cross the Gondogoro La pass at 5600m, and then descend to the base camp in five days.
In both cases, a heavy logistical operation with dozens or even a hundred porters accompanies us. We will stay on site for 50 days with a mess tent, a kitchen, toilets, a shower, a cook and its helpers, a liaison officer, everything to live comfortably on a glacier.
When you arrive at 5000m for 50 days, even if you are impatient (after a year of preparation) to go and tackle the mountain, you need to rest. The worst would be to catch a minor virus that never gets cured, to start acclimatization poorly, and to lose confidence for some reason. So, you need to make friends (with the Pakistani team and with the climbers), cope with solitude, and play the violin 🎻. Yes, never without my violin!
⛰️ An 8000m peak requires three weeks of acclimatization. A big 8000m peak requires a minimum of four!
Acclimatization involves making gradual excursions during the day or night at altitude, with several days of rest in between. You recover very slowly, if at all, at 5000m. Ideally, for K2, which peaks at 8611m, acclimatization can be considered consolidated when I have spent a night between 7200m and 7500m. There is no point in going higher before the final ascent. You must preserve yourself.
📅 I plan four phases: 6000, 6800, 6800 night, 7400 night. I will be ready to attempt the summit from July 8.
From my point of view, this phase should be considered the heart of the experience and the expedition.
🪂 I imagine exploring the surroundings of the base camp and K2 with my paraglider.
🧗 I imagine enjoying climbing beautiful 6000m peaks and flying down.
🎻 Playing the violin on a beautiful flat stone after taking a cooking class with my new friend the cook.
✍️ Writing my new novel before taking a dip in a sublime glacial lake .
Indeed, I know from experience that attempting an 8000m peak means turning back three times out of four. Turning back due to weather, conditions, oneself, or some other external factor.
So, you have to enjoy every minute, every day of this incredible opportunity to be there.
Especially since my beloved will join me at the camp around August 20!
🗓️ The window to attempt the K2 summit is three weeks, from July 8 to August 30. Three weeks where you have to stay motivated and physically ready, especially patient. Needless to say, it will be practically impossible for me! Just kidding, of course.
The summit push:
If the mountain is in condition (low avalanche risk) and a weather window opens (wind at the summit below 30km/h), then I will attempt the Cesen route or the Messner variant. The normal route is overcrowded and also exposed to rockfall. I have avoided normal routes in the Alps for 35 years, so I'm not going to follow one during my personal projects!
Two factors are crucial up there:
❄️ It is very, very cold at night.
🎒 Weight is the enemy.
So, I plan to climb without bivouac gear the first night to 7500m, then hydrate and rest in the sun 🌞.
To set off again as soon as the shadow envelops me 🌒 and climb a second night. I don't plan to move more than 50-80m/h above 8000m, which means almost 8 to 10 hours for the last 600 meters.
🌠 You just have to be mentally prepared for a second solitary night of climbing under the stars and to reach the summit at dawn.
✨ The top, right!
Such a scenario leaves a whole day to descend as low as possible in case it's impossible to fly down.
Such a scenario brings me closer to making a dream come true.
And what if it flies!!! “🪂