🇬🇧 English below
Afin de tout vous expliquer, j’ai concocter une petite interview avec papa (inspiré des interviews de l’Echo de la Vallée).
Vous souhaitez faire partie d’une aventure inédite, extrême, unique et sensationnelle ?
🎙️Martha Fredriksen : Coucou Papa, tu t’apprêtes à réaliser encore une fois une aventure inédite, est-ce que tu pourrais m’expliquer ce que tu veux accomplir ?
Blutch :Salut ma grande,
Ma vie de montagnard m'a amené à explorer de nombreuses facettes différentes des sports de plein air. Aujourd'hui, j'ai décidé de tenter le K2 dans le style que je maîtrise, celui que mon mentor m'a transmis : sans oxygène, en style alpin (sans camp ni corde fixe), loin de la voie normale. Et pour pimenter le tout, une descente en parapente. Pour l'élégance, idéalement, ce sera par la variante Tomo Cesen, un itinéraire majestueux, esthétique, entièrement glaciaire.
🎙️ Martha : Peux-tu me dire quand tu souhaites partir et combien de temps va durer ce projet ?
Blutch : Ce projet est très ambitieux. C'est pourquoi je pars durant la période idéale d'ascension en très haute altitude dans le Karakorum, soit le début de l'été. Je m'envolerai pour le Pakistan le 9 juin. Je prévois quatre semaines d'acclimatation, en comptant le trek jusqu'au camp de base à 5000m. J'aimerais pouvoir tenter le sommet entre le 5 et le 31 juillet. J'ai besoin de 36 heures pour une ascension non-stop, soit deux nuits et une journée de repos.
🎙️ Martha : Comment est-ce que tu te prépares physiquement ?
Blutch : Mon physique, c'est 49 années de bourrinage dans les Alpes et aux quatre coins du monde, en big wall, dans les régions polaires ainsi qu'à très haute altitude. Le métier de guide m'entretient tout au long de l'année, et je m'amuse par passion à le compléter à chaque occasion. Je ne suis pas de programme physique particulier (si ce n'est que j'alterne quotidiennement entre efforts longs et courts) ni de régime diététique. J'aime la vieille école où l'on écoute son corps et ses envies : ce sont eux qui savent !
🎙️ Martha : Pourquoi tout le monde appelle le K2 la montagne de la mort ?
Blutch : D'abord, le K2 est une montagne assez technique pour les non-professionnels. Pour un grimpeur qui chausse ses crampons tous les jours, c'est, sans prétention, une formalité. D'autre part, le K2 est le 8000 le plus septentrional et le deuxième plus haut, ce qui le rend en termes d'altitude aussi difficile que l'Everest. En termes météorologiques, la latitude du K2 le rend très capricieux, d'où un risque accru de mauvais temps. Les prévisions modernes sont primordiales dans mon projet. C'est pourquoi je fais appel à l'un des meilleurs routeurs météos au monde, mon vieil ami Yann à Chamonix.
Pour conclure, le K2 est certainement la montagne qui demande le plus d'expérience et de lucidité dans la prise de décision. Si la montagne n'est pas prête, alors on n'y va pas !
🎙️ Martha : Comment est venue l’idée ?
Blutch : Le K2 est un vieux rêve. Lorsque j'ai traversé l'Himalaya en parapente, j'ai longé toute la chaîne par les versants sud. J'ai évidemment ressenti une frustration de ne pas grimper certaines de ces superbes cimes. Alors, m'est venue l'idée de traverser les plateaux tibétains à vélo et, pour pimenter tout cela, l'élégance serait d'escalader le K2 au début puis l'Everest à la fin. La conjoncture politique et l'évolution de la réglementation du tourisme en Chine ont mis fin à ce projet. À 49 ans, je me suis dit : "Je veux continuer à réaliser mes rêves !" Alors, je me suis décidé à tenter ce fameux K2.
🎙️ Martha : Qui aimerais-tu remercier, sans qui cet exploit ne pourrait pas être possible ?
Blutch : La liste est longue. Il y a Philipp et Mark qui, il y a un an et demi, m'ont taquiné en me lançant : "Alors, c'est pour quand ce K2, maintenant ou jamais ?" Ce sont eux qui ont lancé la machine et tous leurs amis ont suivi. Ce sont mes amis mécènes !
Il y a ma chérie qui sans son soutien, je n'arriverais à rien.
Ma fille qui sans sa "com", ne me donnerait pas envie de raconter ma vie.
Il y a mes fidèles partenaires, les vieux copains de chez Niviuk, NeoAtelier, Syride, Scott sports, Petzl, K2 parapente.Et enfin, les nouveaux déjà vieux copains qui ont rejoint l'aventure, ma fierté d'être impliqué localement dans la passion montagne :
Les Fermiers de Marin : les œufs évidemment mais aussi le vin Pariat de Marin, la Pharmacie du Jazz à Montreux et son fidèle Thibault, Delavay Sports aux Gets (Isa et Luc), Aluflex dans la Vallée Verte (Daniel), Cap 360 à Contamines sur Arves (Alain). Autant d'amis, de "partenaires" que d'incroyablement belles rencontres !
Restez connectés pour la suite de l’aventure 🥳
🇬🇧K2, 8611m, climb & fly, Never done before !
A Closer Look at Blutch's Upcoming Legendary Adventure 🤯
To explain everything to you, I’ve put together a little interview with Dad (inspired by the interviews from l’Echo de la Vallée our Abondance local journal).
Want to be a part of this unique, sensational, extrem and unprecedented adventure ?
🎙️ Martha Fredriksen: Hi Dad, you’re about to embark on another unique adventure. Can you explain what you aim to accomplish?
Blutch: Hi there, My life as a mountain guide has led me to explore many different aspects of outdoor sports. Today, I’ve decided to attempt K2 in the style I’ve mastered, the one my mentor taught me: without oxygen, in alpine style (no camps or fixed ropes), far from the normal route. And to spice it all up, a descent by paraglider. For elegance, ideally, it will be via the Magic Line, a majestic, aesthetic, entirely glacial route, mapped by the legend Tomo Cesen.
🎙️ Martha: Can you tell me when you plan to leave and how long this project will last?
Blutch: This project is very ambitious. That's why I'm leaving during the ideal period for high-altitude ascents in the Karakorum, which is early summer. I’ll fly to Pakistan on June 9th. I plan on four weeks of acclimatization, including the trek to the base camp at 5000m. I’d like to attempt the summit between July 5th and 31st. I need 36 hours for a nonstop ascent, which means two nights and a day of rest.
🎙️ Martha: How are you preparing physically?
Blutch: My physical preparation comes from 49 years of intense training in the Alps and around the world, in big walls, polar regions, and at very high altitudes. Being a guide keeps me fit year-round, and I enjoy supplementing it whenever I can out of passion. I don't follow any specific physical program (other than alternating between long and short efforts daily) or diet. I prefer the old school approach of listening to my body and its cravings: they know best!
🎙️ Martha: Why does everyone call K2 the mountain of death?
Blutch: First, K2 is a technically challenging mountain for non-professionals. For a climber who wears crampons daily, it’s, without pretension, a formality. Furthermore, K2 is the northernmost 8000-meter peak and the second highest, making it as difficult in terms of altitude as Everest. Meteorologically, K2's latitude makes it very unpredictable, increasing the risk of bad weather. Modern weather forecasting is crucial for my project. That’s why I rely on one of the best weather routers in the world, my old friend Yann in Chamonix.
In conclusion, K2 certainly demands the most experience and lucidity in decision-making. If the mountain isn’t ready, then we don’t go!
🎙️ Martha: How did the idea come about?
Blutch: K2 has been a long-time dream. When I paraglided across the Himalayas, I followed the entire chain from the southern slopes. Naturally, I felt frustrated not to climb some of those magnificent peaks. So, the idea came to cross the Tibetan plateau by bike, and to spice it up, the elegance would be to climb K2 at the beginning and Everest at the end. Political circumstances and changes in tourism regulations in China put an end to this project. At 49, I told myself, "I want to keep fulfilling my dreams!" So, I decided to attempt this famous K2.
🎙️ Martha: Who would you like to thank, without whom this achievement would not be possible?
Blutch: The list is long. Philipp and Mark, who, a year and a half ago, teased me by saying, "So, when are you doing K2, now or never?" They started the momentum, and all their friends followed. They are my patron friends!
There’s my chérie, without her support I would achieve nothing.
My daughter, whose communication skills inspire me to share my life.
My loyal partners, the old friends from Niviuk, NeoAtelier, Syride, Scott sports, Petzl, K2 parapente.
And finally, the new already-old friends who have joined the adventure, my pride in being locally involved in mountain passion:
Les Fermiers de Marin : the egg and wine farm of Marin, the Pharmacie du Jazz in Montreux and its faithful Thibault, Delavay Sports in Les Gets (Isa and Luc), Aluflex in the Vallée Verte (Daniel), Cap 360 in Contamines sur Arves (Alain). So many friends, "partners," and incredibly beautiful encounters!
Stay connected for the rest of the adventure 😉